Le décret n°2024-1084 du 29 novembre 2024, publié au Journal officiel, annonce la fin des aides d'État pour l'achat de vélos – qu'ils soient classiques, électriques ou cargos – à compter du 14 février 2025. Cette mesure, qui marque un tournant majeur dans la politique de soutien à la mobilité douce, suscite de vives inquiétudes chez les acteurs du secteur et les usagers.
Jusqu'alors, les aides gouvernementales à l’achat de vélos permettaient d’alléger le coût pour les particuliers et d’inciter à privilégier les mobilités plus respectueuses de l’environnement. Avec la fin de ces subventions, les futurs acquéreurs devront assumer seul l’intégralité du prix d’achat de leur bicyclette, qu’il s’agisse d’un vélo à assistance électrique (VAE), d’un vélo cargo ou d’un modèle classique.
L'arrêt des aides pourrait avoir des conséquences non négligeables sur l’ensemble de la filière vélo. L’industrie du cycle française, qui a vu ses ventes grimper de manière significative ces dernières années, redoute désormais un ralentissement. Selon l’Union Sport & Cycle, le marché français a enregistré 2,8 millions de vélos vendus en 2022, dont 738 000 vélos électriques. Cette dynamique, en partie soutenue par les incitations financières, pourrait s’infléchir dès 2025.
Au-delà de l’impact économique, la suppression des aides à l'achat interroge la capacité de la France à maintenir ses objectifs de transition écologique. Le vélo, atout majeur de la mobilité douce, contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à désengorger les centres urbains. Sans soutien financier, la démocratisation des vélos électriques – plus onéreux mais décisifs pour certains publics – risque de stagner. Les associations de promotion du vélo, qui militaient pour un renforcement des dispositifs d’accompagnement, craignent un recul significatif de la part modale du vélo dans les déplacements quotidiens.
Le choix d’interrompre ce soutien financier pourrait relancer le débat autour de la transition écologique et du rôle de l’État dans son accompagnement. Faut-il compenser la fin de ces aides par d’autres mesures incitatives (fiscalité, aménagements cyclables, stationnements sécurisés) ? Les discussions à venir, tant au niveau national que local, seront déterminantes pour l’avenir de la mobilité douce en France.